Six Fours, le 11 mai 2008.

Arzew Génération 62 à Six Fours.
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Un temps idéal, ce dimanche de Pentecôte, à Six Fours, pour la réunion annuelle des Arzewiens organisée par nos amis Alba, Nini, Jean-louis (Marti), Francis (Blasco)  et l'ensemble de cette belle et  fidèle équipe dont bien des noms m'échappent (voudront-ils bien m'excuser?).
Idéal, le temps, car en dépit d'un ciel incertain, la température était des plus agréables, sans une goutte de pluie,  sans vent et avec cette douce luminosité qui caractérise un soleil tempéré et respectueux de tous.
De quoi ravir les Arzewiens et leurs amis venus nombreux, comme chaque année.
De quoi ravir, aussi, nos amis organisateurs qui, cette année encore, nous ont formidablement reçus.
De quoi mettre aux lèvres de chacun, ce sourire unique, témoignant du bonheur de retrouvailles arzewiennes.
Le scénario des arrivées est immuable: la voiture se gare et tout le monde descend, puis, alors que nos charmantes épouses mais oui, Monsieur, elles sont toutes charmantes! se précipitent, tous azimuts à la (re)découverte des amies, voisines, camarades d'école.... de là bas, les époux, dociles, transfèrent méthodiquement le contenu des coffres de voitures vers l'arène d'un jour (les Reine du jour, elles, ont déjà disparu, et seuls leurs éclats de voix permettent une localisation parfaite, digne des meilleurs GPS je parle pour la mienne de Reine, mais pas seulement...).  La table dressée et les affaires en place, nous, les hommes, nous retrouvons vite au point de ralliement qu'aucun panneau ne signale, et pour cause ! ! ! l'odeur de l'anisette fait son office... et très vite, on aperçoit les sourires de Nini et de son équipe qui nous versent déjà, on ne leur a pas encore dit bonjour,  ce nectar miraculeux dont le seul parfum nous propulse instantanément du côté de la Place d'Isly, entre l'Eglise et la plage, vous savez, là où se côtoyaient tous ces lieux conviviaux aux noms évocateurs: Méditerranée, Escale, Capriccio, Simonico, La Marine, etc... Tous ces lieux et ces noms reviennent à l'esprit, tourbillonnent en tête, confusément, dans un premier temps, puis de plus en plus nettement, telle l'image du film qu'on projette chez Perles, quand l'opérateur affine la netteté sur l'écran. Voilà la magie de la mémoire, de l'amitié, du souvenir, de la jeunesse retrouvée en un instant au seul parfum d'une anisette. Quel con, le prof de philo qui nous expliquait la madeleine de Proust comme s'il avait découvert la poudre! Nous aura-t-on appris, chez nous, "l'Anisette du Pied-Noir"? Qui nous aura dit que notre anisette s'inscrit sans emphase dans cette même recherche du temps perdu (passé), non pas du côté de chez Swann mais du côté de la place d'Isly. Mais voilà! chez nous, nous étions heureux de la façon la plus simple et la plus naturelle qu'il fut, sans qu'on éprouvât le besoin d'en formuler quelque fondement philosophique. Voilà bien où elle se situe, notre anisette, et ce n'est pas la première  madeleine venue qui y changera quelque chose.
Vous avez compris qu'on ne s'abreuve pas stupidement d'une anisette: on s'affranchit d'un temps maudit, d'une tranche d'histoire maléfique qu'on aimerait bien n'avoir jamais vécue.
Mais revenons où nous sommes afin, par la magie des retrouvailles, de nous croire encore où nous étions. Et le miracle s'opère: nous n'avons plus d'âge; les souvenirs les plus lointains ressortent de l'oubli et ressuscitent la prime enfance, un détail de la vie d'une cour, un rituel alors imperceptible et soudain omnipotent, un fait divers insignifiant , maintenant succulent.... et l'on rit de tout, et l'on pleure de rien à moins, tout simplement que l'on rêve éveillé! Voilà bien ce que nous venons retrouver, tous ensemble, l'espace de quelques heures, dans ces retrouvailles: la résurrection d'un bonheur révolu qui n'appartenait qu'à nous et que nous ne pouvons ressusciter qu'ensemble.
Alors, avec cette anisette, tout reprend forme: l'accent revient, intact, les expressions renaissent, les mémoires se ravivent, et les rires résonnent aux évocations truculentes, et l'âge  s'évapore, et nous sommes là bas, chez nous, comme autrefois, ivres de bonheur, parmi tous les nôtres, dans le pays construit par nos pères, sur notre terre natale.
Mais l'anisette ne sera pas la seule attention de nos amis organisateurs. Je n'en veux pour preuve que cette belle mouna trônant au beau milieu de la table, juste à l'heure du repas. 
A peine sommes-nous à table que Nini expose le superbe tableau représentant Arzew et peint par Monsieur Moll, bien sûr. Il faudra attendre le tirage de la tombola pour connaitre l'heureux gagnant de cette peinture. Les gagnants, à cette tombola, seront nombreux et ravis, tout autant par la bonne humeur, de mise durant tout le tirage, que par la diversité et l'originalité des nombreux lots. Un bon moment que celui consacré au tirage de cette tombola.
L'après midi passera bien vite à l'évocation de tous nos souvenirs, mais pas seulement. En effet, Manou finira par se laisser convaincre et nous aurons droit à une belle interprétation de sa chanson fétiche: "Téressina". Nous étions nombreux à ne l'avoir plus entendue depuis longtemps, cette chanson, c'est dire combien les applaudissements furent nourris. Anecdotes et histoires en tous genres ponctuèrent les quelques heures de l'après midi trop rapidement écoulées. Vers vingt heures, les derniers irréductibles furent conviés à une dégustation de melsa. Préparée par Nini, dans les règles de l'art, cette melsa fut un véritable enchantement pour le palais et l'occasion de nombreuses évocations axées pour beaucoup sur la "Marie Brochettes" d'Arzew. Un moment de haute gastronomie de "Chez nous", mais une raison de plus de souligner tout le dévouement et l'amitié des organisateurs déployant tous leurs talents et prenant beaucoup de leur temps pour nous combler. Mais quelle réussite! Faut-il dire que nous attendons déjà impatiemment les invitations 2009 de nos amis de "Génération 62"?
Que Nini, Alba, Jean-louis, Francis, Geneviève et tous les autres soient vivement remerciés pour leur organisation, leur dévouement et surtout, pour toute l'amitié qu'ils déploient pour nous offrir cette journée de souvenirs émouvants et de réel bonheur. Unanimement, nous les applaudissons et leur disons toute notre estime.

Vous trouverez, en marge de cette page, un album des photos de cette réunion. J'y ajouterai toutes celles que je recevrai, à mesure qu'elles me parviendront. Voici déjà celles que m'ont transmises nos amis Annie et Pierre Moya-Sanchis (photos marquées PA).

Comments

[Christian.E.]

En entrant sur le site je me suis exclamé : qué olor ! , j'ai lu et j'ai compris . Veinards !.

[eveline]

et merci Gilou pour ta description de votre journée à Six Fours...
tu as comblé le manque de votre compagnie, causé par notre absence.. il y a bien ....40 ans que je n'ai plus mangé de melsa !!!
c'est promis, juré, l'année prochaine je me rattraperai ! si...Dios quiere ! bisous à tous les deux .

[daniele]

Quelle belle journée, en effet, et comme tu l'as bien racontée Gilou !
Pour moic'était la première fois et je sais que ce ne sera pas la dernière ! Je reprends tes mots ... la simplicité, le bonheur, là-bas .... et l'anisette ! Grâce à vous tous j'ai vécu une journée pleine de ces beaux souvenirs que je garde de mes vacances ...et c'est bien ce que j'ai retrouvé en votre compagnie, le parfum de mes vacances.
Bisous à tous qui m'avez accueillie, à Toinou, à Geneviève et toi à Gilou qui dit si bien ce que nous ressentons.
danièle cap-carbonnaise

[Jeanne et Marysa]

Bonjour Gilou, Eliane et Gaby ont bien raison: bien que n'étant pas du Groupe d'Arzew, ni à Six Fours, Jeanne et moi nous nous y serions cru, car cela évoque d'autres rencontres de "chez nous". Le reportage est impeccable et les photos sont belles! Bravo Gilou.
Nous sommes certaines que vous avez passé là une très belle journée.
Bisous à Marie-Jeanne et à toi. A biento^t.
Amicales pensées à vous tous et une grosse bise à Eliane et Ange-Marie.

[Eliane et Gaby]

Avec tout le talent qu' on lui connait, Gilou nous a fait vivre cette journée passée à Six-Fours... Ceux qui n' ont pas eu la chance d' y assister, s' y seraient cru, et le goût de l' anisette et de la melsa nous est venu, instantanément, à la bouche.
Merci Gilou pour ce petit reportage, nous allons de ce pas regarder les photos. J' avoue que grâce à ta gentillesse, nous avons reçu, de "haut lieu", une belle photo de tout le groupe.
Sincères amitiés à tous et gros bisous.